jeudi 30 novembre 2023

DES PETITS TROUS GDLT3



  D'après la Madeleine de Georges de La Tour, version de Washington, huile sur bois et impacts de balles, 2022-23.

DES PETITS TROUS GDLT2



 D'après la Madeleine de Georges de La Tour, version du Louvre, huile sur bois et impacts de balles, 2022-23.
 

DES PETITS TROUS GDLT1




 D'après la Madeleine de Georges de La Tour, version du Met, huile sur bois et impacts de balles, 2022-23.

SHOOTING




Il fallait faire évoluer ces quatre tableaux qui me semblaient inachevés et dénués d’une véritable intention. J’ai demandé à un tireur sportif de tirer dessus à l’arme automatique. Le tir en rafale étant interdit dans les clubs de tir, il a tiré un coup après l’autre en imitant l’aspect groupé caractéristique des rafales, à 50 mètres de distance. Il a essayé d’éviter de toucher les personnages : c’est très difficile mentalement, pour un tireur sportif, de prendre pour cible une forme humaine.

 

Je lui ai demandé de tirer prioritairement dans les zones sombres, un peu bouchées, puis sur les détails que je considérais comme mal peints. Ensuite le choix de l’objectif s’est fait simplement plastique : il fallait disperser davantage, faire circuler le regard. Une balle erratique a touché la Madeleine new-yorkaise à la poitrine.

 

Je suis étonné de l’aspect anodin de ces petits trous. Un seul tue un homme ; une centaine animent un tableau. Je m’attendais à ce que les balles déchiquettent les panneaux de bois, mais la vitesse de projection crée des orifices à la propreté effrayante.